La première crise - à s'arracher les cheveux -

Publié le par Floriane

Il y a quelques semaines de ça, Camille a été victime de son premier énorme chagrin, moment d'incompréhension total, de déchirement complet et d'injustice face à une situation tout à fait banale.

Nous avons par la même occasion subi notre première "crise", à ne plus savoir quoi faire, à s'en tirer les cheveux, à vouloir la laisser là, planter dans la neige et revenir quand on aurait nous-même repris nos esprits. Elle n'a pas compris ce qu'il se passait et pourquoi on ne voulait pas qu'elle aille se baigner. Et nous, nous n'avons pas compris pourquoi elle se mettait dans un état pareil. Tout le monde était au bord de la crise de nerfs et personne ne comprenait personne. Bien entendu, dans un lieu public, où il y avait du monde, où les gens nous dévisageaient de la tête aux pieds en se demandant quel châtiment on avait bien pu infliger à notre fille pour qu'elle se mette dans un état pareil, donc double sentence pour nous, mauvais parents que nous sommes. Booouh !

 

La première crise - à s'arracher les cheveux -

Revenons sur les faits :

Un dimanche tranquille, où nous n'avions rien de prévu (Comment ?? Ca arrive encore ces choses là chez vous ?), le temps dehors n'était pas mauvais, quoi que un peu couvert. Plein mois de Janvier, neige, froid, on s'habille en conséquence.

On décide de monter se promener au bord d'un lac vers chez nous pour s'aérer un peu. En arrivant, Camille voit la neige, veut aller jouer dedans. Nous la laissons faire et participons avec elle à cette découverte. Puis on arrive au bord du lac...

Une chose important à rappeler, Camille adoooooore le bain, comme bon nombre d'enfants de cet âge.

Papa rencontre une connaissance et commence à discuter avec cette personne. Pendant ce temps, je joue dans la neige avec Camille, on ramasse les pommes de pin, les cailloux et les branches mortes. On s'approche doucement de l'eau. Elle me montre alors le lac en me disant "bain-bain ?" (J'ai volontairement mis un point d'interrogation car après réflexion je pense qu'il s'agissait plus d'une question). Et en maman fière des apprentissages de sa fille, je réponds : "Ouiiiiiii (cœur, cœur, cœur) c'est bien ma puce ! Tu as reconnu de l'eau comme dans le bain ! C'est un graaaand bain !" Malheur... qu'est ce que je n'ai pas répondu là...

Pour elle, ce lac entouré de neige, avec de l'eau avoisinant les 4°C était devenu un bain. Elle a donc voulu y aller, naturellement... et là, c'était le drame. J'avais beau essayer de lui expliquer tout ce que j'avais pu lire sur la discipline positive -me mettre à sa hauteur, lui dire que je comprenais sa frustration de ne pas pouvoir se baigner, lui expliquer pourquoi elle ne pouvait pas le faire, que ce n'était pas un bain mais un lac, elle a touché l'eau pour comprendre que c'était trop froid...- Bref, rien n'y a fait. Elle pleurait toutes les larmes de son petit corps parce qu'elle voulait se baigner et j'étais une vilaine maman qui ne lui permettait pas. Mon conjoint est venu à mon secours, à essayer autant qu'il pouvait aussi de lui faire comprendre, mais c'était peine perdue (tête de mule !).

On a fini par rendre les armes, écourter notre sortie familiale et partir, la tête comme une pastèque et une enfant triste comme un cailloux à l'arrière de la voiture (la placer dans le siège-auto a été plus que sportif devant sa résistance à ne pas vouloir quitter ce fameux bain, même en usant de tous les stratagèmes possibles - hochets rigolos, peluche qui traînait par là, à essayer de la faire jouer avec le volant de la voiture pour la distraire, regarder un livre...)

 

La première crise - à s'arracher les cheveux -

Arrivés chez les grands-parents, tout le monde s'était à peu près calmé, j'ai pris ma fille à part pour lui expliquer ce qu'il venait de se passer. Elle me répondait avec des "hum" plus ou moins enjoués et convaincus, j'en ai déduis qu'elle comprenait à peu près la situation. Elle m'a fait un bisou, un câlin et est ensuite aller voir son papa et à renouveler ses tendresses. L'histoire était réglée pour elle, on passe à autre chose.

Pour ma part, j'ai cogité un bon moment sur ce qu'il venait de se passer.

Ce qu'il faut retenir de cette histoire :

Nous ne sortiront plus jamais de chez nous. Je rigole bien sûr !! Nous aurions certainement dû préparer le terrain avant d'arriver à ce lac, lui expliquer ce que nous allions faire. Mais surtout, surtout, surtout... employer les bons termes ! Le lac n'est pas un bain ! La langue française est riche, autant utiliser toute sa richesse ! À chaque objet, sentiment, personne, lieu, son propre mot ! Un enfant est intelligent et comprend énormément de choses, autant en profiter !

Donc quand elle m'a montré l'autre jour la fontaine en face de chez nous et qu'elle m'a dit "bain-bain ?", je lui ai répondu : "c'est une fontaine ma puce et l'eau est très froide". Depuis, elle me montre la "petaie" à chaque fois que nous sortons et entrons chez nous mais elle n'a jamais eu l'intention d'aller s'y baigner...! Petite victoire, mais victoire quand même !

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