L'accouchement, partie II : péri or not péri ?

Publié le par Floriane

Source dessin : http://grumeautique.blogspot.fr/2012/03/douillette.html

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2h00 du matin. La troisième sage-femme qui suit l'avancement de mon accouchement (en 26h, j'ai eu le temps de rencontrer du monde !) entre une nouvelle fois dans ma chambre pour le énième monitoring et le énième contrôle de mon col. Mais cette fois-ci elle me prépare psychologiquement. Elle me parle pendant cinq bonnes minutes (je ne me rappelle absolument pas ce qu'elle m'a dit), mais son discours a été efficace car je suis prête psychologiquement à ce qu'elle me dise que mon col n'ait pas bougé.

Verdict : mon col a lâché ! Enfin !! Il s'est complètement effacé et je suis ouverte à trois doigts. Le VRAI travail a enfin commencé ! Vu le prénom de la sage-femme, Camille, ça ne pouvait pas se passer autrement ! Je sens un peu de chaleur parcourir mon corps, c'est réconfortant, enfin ça va bouger maintenant.

Mais ça ne fait pas tout. La contraction suivante me rappelle à l'ordre. C'est loin d'être fini ma grande.

Ça fait 8 mois que je me prépare à un accouchement sans péridurale. J'ai imaginé beaucoup de scénarios, toujours sans péridurale. J'ai passé toute ma grossesse à éviter les médicaments pour épargner mon bébé, je souhaitais plus que tout continuer sur cette lancée et éviter une dose importante d’anesthésiant, qui passerai forcément à travers le placenta et atteindrait ma puce.

Oui mais voilà, on a beau imaginer tous les scénarios possibles, celui des 26 heures de faux travail et de l'épuisement que cela engendre ne m'a jamais traversé l'esprit.

Quand la sage-femme (qui connaissait mon avis sur la péridurale) nous a annoncé l'ouverture du col à trois doigts, mon conjoint a demandé à partir de quand, au cas où, la pose de la péridurale pouvait être faite. "Maintenant si vous le souhaitez…". Moi je ne m'étais même pas poser la question. Il en était encore pour moi hors de question.

Puis j'ai commencé à ne plus tenir la cadence des contractions, la fatigue était trop importante, je m'assoupissais entre chaque contraction, pendant mes deux pauvres minutes de répits. La contraction suivante me réveillait, mais je n'arrivais plus à m'y préparer comme quand je ne dormais pas. Et j'ai eu peur. Très peur. J'ai eu peur de ne pas arriver à terminer mon accouchement. J'ai eu cette peur viscérale de ne pas réussir à mettre mon bébé au monde, parce que j'étais trop fatiguée. Et j'ai pleuré, parce que je ne savais plus ce qu'il fallait que je fasse. Pour la première fois je me suis posée la question de la péridurale. Je suis têtue. Parfois trop. Mais cette fois-ci j'ai essayé de réfléchir, avec le peu de neurones qui voulaient bien encore se connecter entre eux, à ce qu'il y avait de meilleur pour ma fille. Un accouchement avec péridurale (qui me permettrait de me reposer) mais par voix basses, ou une césarienne parce que je serai trop épuisée pour pousser correctement.

J'ai rangé ma fierté, j'ai rangé mes a priori, j'ai rangé mes convictions et après deux nouvelles contractions qui ont fini de me convaincre, je suis allée demander cette fichue péridurale, déçue mais quasiment sûre que je prenais la bonne décision.

A partir de ce moment-là, tant que la péridurale n'a pas fait son effet, le temps est extrêmement long et les contractions sont encore plus douloureuses. Comme quoi, le psychologique joue un rôle majeur face à la douleur…

3h30 du matin : je m'endors… enfin.

Je ne sens plus rien, je n'ai pas mal mais je vois sur le monitoring que les contractions sont aussi intenses qu'auparavant. La sensation est trop bonne, j'ai l'impression d'être dans du coton. Je dois l'admettre, une péridurale, bien dosée, c'est magique…

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