La reprise du travail – Grand moment de solitude…

Première jolie attention de la nounou après 2 semaines de garde seulement ! Heureusement qu'elles sont là nos nounous !

J'étais seule, dans ma voiture, le socle du cosy à l'arrière, mais pas de cosy dedans. Je n'avais pas encore démarré ma voiture que je voulais courir récupérer ma fille. Petit diable sur mon épaule gauche me disait "va la chercher, tu es une mauvaise mère. Une bonne maman ne laisse pas son enfant à quelqu'un d'autre. Tu devrais avoir honte". Petit ange sur l'épaule droite disputait petit diable "vas-tu te taire, vilain diable, il n'y a rien de mauvais à laisser son enfant à une nounou, bien au contraire, elle sera plus épanouie, elle verra d'autres choses, rencontrera d'autres personnes qui vont la stimuler, bien s'occuper d'elle". Une grande discussion venait de commencer au-dessus de mes deux épaules et je me retrouvais au milieu, les larmes roulant sur mes joues, le cœur en friche, ne sachant plus ce qui était bon pour ma fille.

Mais les obligations m'attendaient, j'ai donc mis le contact et ma voiture m'a emmené au boulot. Ou c'est moi qui ait conduit ma voiture, je ne sais plus. La journée a été longue. Très longue. Trop longue. J'attendais des messages de la nounou. A chaque sonnerie de téléphone, mon cœur faisait un looping dans ma poitrine. Des nouvelles de nounou ? (sachez, messieurs-dames, qu'il ne faut jamais déranger, pour n'importe quel motif, une jeune maman qui vient de poser son chérubin chez la nounou ou à la crèche pour sa toute première journée de travail, SAUF si c'est pour donner des nouvelles de la prunelle de ses yeux. Tout le reste nous est complètement égal ! Je me suis trouvée extrêmement égoïste ce jour-là, mais j'avais le droit).

Quand la nounou m'envoyait une petite photo (c'est magique ces nouvelles technologies) de ma pitchounette qui dormait paisiblement, je fondais comme neige au soleil. Puis 5 minutes plus tard (que dis-je ! 30 secondes oui !), je me demandais ce qu'elle pouvait bien être entrain de faire. Peut-être dormir non ?

Ce n'est pas toujours évident d'assumer ses choix et je pense que je n'en suis qu'au début. Pendant une bonne semaine je regrettais amèrement de poser ma fille chez la nounou, puis j'ai vu que ça avait l'air de bien se passer, elle me souriait de toutes ses gencives quand je venais la chercher, elle ne pleurait pas quand je la posais et je recevais régulièrement des petits messages ou photos de la nounou pour me rassurer. Et puis le petit ange de l'épaule droite d'une amie, (jeune maman aussi qui a connu l'épreuve de la reprise du boulot 4 mois avant moi) est venu me voir un soir et m'a murmuré que je n'étais pas une mauvaise mère. Il m'a dit aussi que j'étais une femme active et c'était un très bon exemple pour ma fille. Ce petit ange a fini de me convaincre et j'ai ravalé mes larmes de crocodile.

Aujourd'hui je laisse ma fille à la nounou avec un pincement au cœur, mais sans larme et sans regret.